Saint-Gabriel-de-Padoue
L’air était bon ce matin-là. Les feuilles bruissaient entre nous et l’eau ruisselait sous le soleil d’automne.
J’aime les mots et tu me les as enlevés. J’avais besoin d’éclaircir certaines choses et tu t’en es allé à la même vitesse que je t’ai laissé ouvrir ma coquille. Sans attente, je ne voulais que comprendre ce revirement si brusque. Tu as fait de moi une victime, mais la vérité c’est que tu n’as pas réalisé que je pouvais être blessée par la perte de ce que tu m’as apporté. Si peu de temps, mais tant de prises de conscience. Celle qui m’a fait réaliser que la vie passait sans que je ne prenne le temps de l’apprécier, de la goûter, de la sentir.
Tu as quelque chose que j’aimais près de moi. Tu m’as fait sourire avec rien et m’émerveiller à nouveau sur des banalités enfouies. Ma prochaine sortie, ce n’est pas avec quelqu’un d’autre que j’aurais aimé y aller, mais avec toi. Côte-à-côté si ce n’est pas main dans la main. Juste parce que tu as fait une différence au moment où j’en avais besoin. Juste parce que ces moments à discuter me suffisait. Juste parce que discuter d’intérêts communs avec quelqu’un ne m’était pas arrivé depuis le moment où j’ai laissé passer la vie devant moi.
Les regrets du temps manquant me rongent, mais l’idée de ne pas avoir la chance d’échanger avec la vie en ajoute. Ta présence était douce et j’aurais aimé qu’elle le demeure. Je n’avais pas besoin de plus. J’avais besoin de me retrouver et tu m’y as autorisé.
L’inconnue d’automne