S’il existe une chose à laquelle nous excellons parfois à travers nos différents chapeaux, c’est bien celui de conseiller son prochain. Espérer qu’elle se protège d’une relation toxique, la conseiller, la protéger, l’espérer loin de cette relation malsaine, la soutenir, la ramasser à la petite cuillère, rebrasser tout ça et recommencer indéfiniment. Nous baignons parfois dans l’incompréhension, la colère, le désir d’allumer une lumière qui fasse le sale boulot à notre place. Cette amie, cette cousine, cette femme dans notre bureau, cette collègue. Une noyade mentale. Un désordre émotionnel. Impossible de comprendre l’élastique qui la retient. Tu n’accepterais jamais ce qu’elle vit. Tu le sais. Tu connais tes limites. Jusqu’au moment où…
Une relation romancée ou violencée. C’est difficile à dire. Vive et monotone. Romantique et froide. Elle est tellement laide qu’elle en est belle. Comme cette chanson merdique à la radio. Après 21 fois à l’entendre, tu ne la remarques plus. Tu valses. Tu salsasses. Tu tangoses aussi. Tu n’y vois plus rien. Les bénéfices secondaires te suffisent. Tu acceptes l’inacceptable. Tu te noies dans un bocal vide. Jusqu’au moment où…
Tu t’es prise une douche à la « Ice bucket challenge ». Tes mollets figent. Tu avances en reculant. Naïveté ou cœur bercé. Ton verre est égratigné. Comment t’as pu? Comment tu peux la regarder elle maintenant? Tu comprends. Tu la feel jusqu’au bout. Comme tes mollets, tu figes. Tu es assise devant toi. Elle est toi. Tu es elle.